Par Mickaël
Retour sur mon aventure Parisienne. Je ne suis pas homme à raconter ma vie sur internet mais ce marathon vaut bien un petit compte rendu...
Après avoir passé un agréable samedi avec les amis du squad "Nevers run alone", nous voila dans le sas de départ avec Audrey et Johann, prêts à en découdre de ses 42,195 kms de pavés et bitume Parisien. L'objectif est de faire entre 4h40 et 4h30. La préparation s'est bien passée, le plan fréquence running aux petits oignons était un miel à suivre. Je suis serein. Le cardio est calme (85), et je suis bien focus à ne pas refaire les erreurs du passé.
Le coup de feu est donné à 10h10, Nous sommes tous les trois tout de suite dans la bonne allure. Le spectacle est magnifique, descendre les Champs-Elysées en courant c'est quelque chose !!! Les premiers kms défilent tranquillement, j'en prends plein les yeux. La Concorde, Place Vendôme etc.. ça défile, c'est superbe. J'arrive au premier ravitaillement, j'ai perdu le duo qui était avec moi dans la foule. Je prends le temps de marcher pour manger 1/4 de banane et boire 25cl de Vittel. Je vais garder cette stratégie jusqu'au bout pour chaque ravitaillement.
Au deuxième ravito, je retrouve le duo de choc juste devant moi. Ils ont fait le choix de ne pas s'arrêter aux ravitos ou très rapidement ce qui fait qu'on se retrouvera souvent dans la course en faisant le yo-yo. Johann me dit "vas y pars devant si t'es bien". Je lui réponds "Non, je suis à la bonne allure, je gère ce tempo, la course commence au 30 ème". Je sais d'expérience que c'est là que le corps va avoir mal.
Le semi passe en 2h15, je jette un coup d’œil sur mon bracelet d'allures, je suis pile dans les temps. Arrive le 27 ème et les premières vraies difficultés à gérer.
D'abord, ce tunnel qui dure peut être l km avec une ambiance étouffante puis les premiers faux plats. Le rythme de beaucoup de coureurs baisse, je suis obligé de zigzaguer entre les marcheurs. Ça casse bien les pattes de changer tout le temps d'allure. Je retrouve mon duo d'amis vers le 30 ème je crois, on va faire un bout de chemin dans la même foulée. Je tape dans la main de Steve Kondo, l'ambianceur, qui m'annonce au micro, super cool, ça met la patate. 😎
Arrivé au 32 ème, je commence à sentir la fatigue. Dans la bosse du 34 ème, c'est une Audrey extrêmement déterminée qui monte en emmenant son homme dans le sillon. Johann m'encourage à suivre mais je sens le piège pour moi. Si je laisse trop d'énergie ici je risque de ne pas pouvoir finir. Je les laisse partir. Je préfère gérer ce moment délicat.
Les kms et les difficultés s'enchaînent, je garde le rythme en me motivant intérieurement. Je suis très serein sur mon temps. Je ne m'affole pas, je croise beaucoup de monde qui m'encourage comme la team frequence running (merci les gars).
Je suis dans les deux derniers kms. Je lâche mes dernières forces dans la bataille. ça bouchonne sévère. Je rentre sur l'avenue Foch au sprint en débordant sur la gauche. Ça y est, c'est FINI.
Je suis finisher en 4h40 de mon 3 ème marathon. 8 minutes de mieux par rapport à mon précédent record. L'émotion est vraiment forte. Je suis surpris, je me sens oppressé, les larmes coulent. Bah merde... Tu pleures gros crying
J'appelle ma première supportrice , ma femme, pour la rassurer. Mais impossible de parler, c'est elle qui va me féliciter chaudement, elle a tout suivi sur le net par le suivi live, km par km. Je rejoins les copains, tout le monde est tétanisé par l'effort, tout le monde pleure. On est lié par cette épreuve incroyable qu'est le marathon.
Je rentre chez moi un peu plus tard, je suis physiquement très bien (minimaliste power). Je vais passer le reste de l'après-midi à récupérer sur mon lit en répondant à plein de messages de soutien, ça fait chaud au cœur. Merci à tous.
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