Mickael
4h30 max soit 10 min de moins que mon record personnel. C'est l'objectif, je suis bien préparé et en pleine confiance. Je commence à avoir de l'expérience alors je compte la dessus pour gérer ma course au mieux.
Le départ est donné à 8h00 sur le circuit de Nevers Magny-Cours (assez fou de courir sur cette piste...). Rapidement, je me cale sur mon allure cible décidée pendant la préparation soit entre 6 min et 6 min 15s au km. Je me trouve très vite avec un gars dans mon allure "Bertrand" avec qui je vais sympathiser. On décide de faire la course ensemble au maximum pour se gérer mutuellement. Puis un coureur du Morvan Oxygene nous rejoins ainsi qu'une autre runneuse et un runner. Tous étaient à leur premier marathon.
Bertrand et moi ne nous arrêtons pas aux ravitaillements. J'avais perdu 4 minutes lors du marathon de Paris rien que pour ça alors ma stratégie c'était "pas d'arrêt au stand". J'ai des gels sur moi que je prends tous les 5 kms avec l'eau fournie sur les ravitaillements. Des bouteilles plastiques que j'ai trouvé pas mal, perso. Je les ai traînée dans ma main tout le long ce qui m'a permis de boire à petites gorgées .
Arrivé au semi en 2h08min je crois, je suis super bien. Les copains sont là. Par contre, je commence à avoir mal au bide. Cela viendrait-il des gels ? Je souffle bien, toujours avec mon binôme puis décide de prendre un peu de solide au prochain ravitaillement pour assurer le coup.
J'arrive à Gimouille. Je sais que c'est le dernier endroit où ma femme va pouvoir me suivre. Jusqu'à maintenant, elle avait réussi à se placer à plusieurs endroits mais une fois sur le canal, il faudra que j'attende Nevers.
Je sais que pour moi cette partie, sûrement la plus simple du circuit va être la plus dure et je ne me suis pas trompé. Dès le 27ème je sens la fatigue arriver comme à Paris. Le long du canal, c'est long, chiant et moi qui cours en sandales, je déteste le revêtement. Au 28ème, surprise ma femme est là. Je lui lâche un "ça commence à être dur". Je sais que je suis dans les temps mais c'est maintenant que le mental doit prendre la main.
J’ai filmé tout le long avec ma gopro. Malheureusement, sans stabilisateur d'images cela ne donne rien. A partir du 30ème, je parle à la caméra en disant que c'est dur et que j'ai hâte de voir la famille au pont de Loire. Mentalement, je suis costaud, je suis tenace.
Bertrand m'a lâché, il est mieux que moi depuis quelques kms. je le vois à environ 200m devant. Moi, je fais le yo-yo avec le porte drapeau du 4h15. Super sympa soit dit en passant. Bravo à l'équipe des meneurs d'allure de Dominique Chauvelier que j'admire.
Arrive le 32ème, je reprends Bertrand qui commence à avoir mal aux cuisses. Dans ma tête, j'ai envie de marcher mais je me l'interdis. Jusqu'au bout gros!!! Bertrand s'arrête et marche. Je lui dit "accroche on marchera un peu au ravito du 35". Malheureusement, je ne le reverrai plus. Je suis le seul survivant de mon groupe de départ. On avait perdu nos trois autres comparses au ravito du Semi.
Je suis seul avec moi même. Je me parle, beaucoup, à haute voix. Il y en a sûrement qui m'ont pris pour un fou. Enormément de copains sont présents le long du parcours et aux ravitos à m'encourager, ça aide beaucoup.
Enfin Nevers au 36ème. Une partie de la famille est là, ça me rebooste au max. Ma filleule qui court avec moi, rejointe par son père. ça me pousse mais je ne suis plus du tout lucide sur mon allure. Ensuite les montées dans Nevers, je m'accroche. Arrivent les derniers virages, mon poto Johann qui m'encourage de ouf en courant à mes côtés. Je lui dis que je ne sais plus où j'en suis. Il me rétorque que j'ai explosé mon rp et me pousse à fond. ça restera un grand souvenir ces derniers virages avec lui.
Dernière ligne droite, je profite en donnant tout jusqu'à l'arche d'arrivée sous les applaudissements. J'arrête ma montre et là, épuisé je vois 4h17min. What the fuck mais j'ai fait quoi surprise . J’ai encore du mal à croire à une telle progression...
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